Françoise Hardy parle de Cinéma (1ère partie)

En février 2005, Françoise Hardy était interviewée pour Studio Magazine.

Françoise Hardy : "Le premier film que j'ai vu, c'était vers 4,5 ans. Ce devait être Bambi. J'ai le souvenir diffus d'y être allée avec mon père, que je voyais peu, et d'avoir beaucoup pleuré. Dans l'enfance, Sur la piste des éléphants, Les trois lanciers du Bengale et Sous le plus grand chapiteau du monde m'ont marquée. Mais, petite fille, j'allais rarement au cinéma. C'était un luxe que l'on se réservait pour le jour de Noël et une fois l'an. Comme ma mère avait un fort engouement pour Robert Hossein, j'ai vu quasiment tous ses films. Notamment Toi le venin... Je dois l'avouer, j'étais aussi amoureuse de lui ! Dans une papeterie de la place de Clichy, j'achetais des cartes postales avec des photos d'acteurs et je lisais Cinémonde et Cinérevue...

Studio : "Le cinéma vous faisait rêver ?"
Françoise Hardy : "Plutôt les vedettes, comme on disait alors : Brigitte Bardot, Marina Vlady, Romy Schneider. Le côté grandiose de ce monde me faisait rêver. Les affiches aussi... Quand j'allais chez mes grands-parents, à Aulnay-sous-Bois, je passais toujours sous un pont tapissé d'affiches, avec de grandes lettres bleues et rouges. En lisant les titres, j'imaginais des tas de choses et voulais grandir pour pouvoir aller au cinéma tout le temps. Et puis, très vite, j'ai chanté, j'ai voyagé, et ne me suis plus préoccupée de cinéma, tellement j'étais accaparée par mes obligations...

ça c'est drôle! Ma mère, qui a exactement le même âge que Françoise, m'a aussi parlé de Bambi qu'elle était allée voir quand elle était petite, et qu'elle avait beaucoup pleuré.

Chez mes parents il y avait un vieux 45 tours de la BO de Toi le venin et cette musique était extraordinaire.

Un saxophone beuglait et quand j'étais petit la musique arrivait même à m'effrayer.


J'ai lu récemment que c'était en hommage à la bande son de ce film que Véronique Sanson avait appelé un de ses albums "Moi le venin".


Sur Wikipedia, ils disent d'ailleurs : "Le noir et blanc et la partition musicale jazzy d’André Hossein contribuent à donner au film la tonalité sombre des œuvres cinématographiques policières anglo-saxonnes tirées des romans de Raymond Chandler ou de James Hadley Chase."

C'est étonnant que Françoise mentionne ce film sans dire un seul mot sur l'envoûtante musique.

Eh bien pour une fois, je suis en accord avec mademoiselle H puisque du film "Toi le venin" je n'ai absolument pas souvenir de la musique (pardon Alexandre).
En revanche je ne me souviens pas avoir pleuré pour Bambi, mais pour le clown de "Sous le plus grand chapiteau....", quand il donne son petit chien à une fillette parmi les spectateurs avant d'être embarqué par les flics.
Et "la piste des éléphants" avec Elisabeth Taylor (si je n'alzeimer pas trop) et les paysages exotiques si magnifiques, si enchanteurs, tournés, comme je l'ai appris beaucoup plus tard, dans les studios de Burbanks.
Finalement, comment voulez vous que je n'aime pas la demoiselle puisque j'ai des souvenirs assez semblables aux siens. Dieu merci, pas Aulnay sous Bois.

En fait je ne connais que la bande originale du film alors c'est difficile pour moi de savoir comment sont utilisés les extraits musicaux. Et peut-être que ce film est très subjuguant rien qu'avec son intrigue diabolique....

En tous cas, la musique en tant que telle est une véritable réussite qui ne peut que soutenir favorablement l'intrigue.

Si on aime le style 'jazzy', cela doit être effectivement très sympa. Moi j'ai du mal... Sinon en faisant une recherche sur le net pour écouter à quoi cela ressemble, j'ai vu la même pochette de 45 tours avec un fond vert, au lieu de bleu. Avis aux collecteurs/tors !. Le sous titre du CD, c'est "Le vampire de Düsseldorf", tout un programme

Avec tous ces échanges, j'ai eu envie de me replonger dans cette musique et j'ai acheté le fameux CD dont parle Elma. En couverture, on trouve deux affiches de films pour lesquels André Hossein, le père de Robert, a composé la musique : Toi le venin et Le vampire de Dusseldorf.

Dans le livret, Robert Hossein raconte : "Musicalement, la grande explosion a été Toi, le venin, en 1959. Un drame psychologique, tiré d'un roman de Dard, où je me trouvais pris au piège entre deux femmes qui se jouaient de moi, en l'occurence Odile Versois et Marina Vlady, mon épouse de l'époque. Ce fut un assez joli succès.... mais c'est la musique qui a tout ramassé, tout cassé, au-delà du film lui-même. Le 45 tours s'arrachait chez les disquaires, passait en boucle sur les antennes radio. En club ou dans les soirées privées, tout le monde dansait et flirtait sur le Blues de la nuit. Mon père n'en croyait pas ses oreilles. Jusqu'alors, il mangeait des yaourts nature. Après Toi le venin, il est passé au yaourt confiture. Le grand luxe ! (rires).

J'écoute le CD depuis ce matin et je reste sous le charme. André Hossein est un excellent compositeur de musique de film. On sent une ambiance années 50-60 de film noir. Bref, je ne regrette pas mon achat ! Et c'est vrai que les trois musiques de Toi le venin ont un sacré tempérament diaboliquement captivant.

Finalement, si cette musique n'est pas mise en avant par Françoise Hardy, c'est peut-être qu'elle a vu le film au moment de sa sortie quand elle avait 15 ans. Elle a peut-être à l'époque plutôt été marquée par l'intrigue et fascinée par la beauté des acteurs et des actrices.

"je me trouvais pris au piège entre deux femmes qui se jouaient de moi, en l'occurence Odile Versois et Marina Vlady".
Sa femme et sa belle soeur, rigolo quoi !. Cela aurait pu être "pire" : manquent Hélène Vallier et Olga Poliakoff

Mais je ne me souviens absolument pas de cette musique. C'est vrai qu'en 1959, pour ma Communion solennelle, on n'a pas dû m'offrir ce disque.