Françoise Hardy dans Psychanalyse Magazine (6ème extrait)

En janvier 2004, Françoise Hardy se confiait à Philippe Brunet pour Psychanalyse Magazine.

Philippe Brunet : Vous avez connu la grande libération sexuelle de la fin des années 60 et des années 70. Aujourd'hui, pensez-vous qu'on est allé trop loin dans la transgression ?
Françoise Hardy : J'approuve évidemment la libération sexuelle. Je trouvais grotesque, par exemple, que dans l'Angleterre des années soixante, on ne puisse pas partager la même chambre sans être mariés. J'ai utilisé la contraception avant tout le monde et n'ai rien contre l'avortement quand “ accident ” il y a. Mais trop de gens confondent liberté et licence, contribuant ainsi à la décadence accélérée de nos sociétés.

Philippe Brunet : Sur ces sujets, on vous perçoit plutôt comme “ réactionnaire ” par rapport à l'évolution des mœurs…
Françoise Hardy : Je réprouve les femmes qui font un enfant toutes seules, encore plus celles qui le font à l'insu de leur partenaire car je ne supporte pas que l'on fasse des enfants inconsidérément. Les mères pondeuses, les mères porteuses ou les débiles mentales de 60 ans qui ont recours à la médecine pour se “ reproduire ” me mettent hors de moi. Je ne suis pas sûre non plus qu'un couple homosexuel soit idéal pour élever un enfant, quand bien même des tas de couples hétérosexuels le seraient encore moins.

"Je ne suis pas sûre non plus qu'un couple homosexuel soit idéal pour élever un enfant, quand bien même des tas de couples hétérosexuels le seraient encore moins".
Vu sa relation particulière avec Dutronc, on peut comprendre sa circonspection sur le sujet. Au moins elle est lucide (!), pas nécessairement ouverte pour autant.

Peut-être faudrait-il passer un examen d'aptitude ?
A lire Françoise, peu de personnes sont capables d'éduquer correctement un enfant...

Pour le certificat d'aptitude, il faut se tourner vers le gouvernement. C'est lui qui qui légifère au nom de la protection. Il n'est pas nécessairement (pour ne pas dire pas franchement) en phase avec la société. Comme je disais FH fait preuve de lucidité, mais elle pouvait illustrer son propos plus "largement"; entre les alcoloos, les crétins, les sectaires de tous poils... Bref on peut tous, il me semble, adhérer sur un point, pas facile d'être parent

Je crois que nous aurions besoin d'un système éducatif extrêmement développé, qui concernerait tout le monde. Le manque d'éducation est à la source des problèmes profonds de notre société.

Si "éducation" est synonyme d'ouverture sur le monde, d'interrogations, de curiosité et d'ouverture d'esprit, je suis pleinement d'accord avec toi Lil' Bear. Plusieurs barrières potentielles à franchir, la famille, l'éducation nationale, les médias... Trouver une symbiose entre tout cela ressemble à la quête du Graal. En résumé, c'est un domaine où il ne faut pas baisser les bras