Françoise Hardy dans Best (3ème extrait)

En septembre 1988, Françoise Hardy s'entretenait avec le magazine Best. C'était l'occasion de commenter sa décision d'arrêter la chanson et de parler de son dernier album en date (Décalages).

Françoise Hardy : "Tout ça est devenu trop compliqué en tout cas pour moi. C'est bien de continuer à faire des disques quand on les fait comme Etienne, justement c'est à dire qu'on est suffisamment technicien et musicien pour pouvoir s'impliquer dans la production. Moi, à part des indications de temps en temps, je ne suis pas assez musicienne pour m'impliquer davantage. L'avenir, et le présent, sont aux gens polyvalents qui sont à la fois auteurs, interprètes et producteurs. Moi je suis auteur, c'est tout ce que je sais faire, en fait. Même pas interprète. Ecrire des paroles, je sais que je peux le faire, aussi bien que certains, mieux que d'autres, et peut-être aussi moins bien que des gens comme Gainsbourg par exemple. Mais je sais faire ca. Et ça n'est pas suffisant."

Best : "Et que faites-vous de la vénération de tous ces fans pour vous en tant que chanteuse unique ?"
Françoise Hardy : "C'est une vénération qui part de ce que j'ai pu faire dans les années 70. Toutes les choses ont un temps et c'est vrai qu'à cette époque il y avait une conjoncture qui m'a fait réussir certaines choses, et cette conjoncture, elle n'est plus la même; moi je n'ai plus la foi et l'excitation que j'ai pu avoir dans ces années-là où tout était quand même beaucoup plus simple."

Mais qu'est-ce qui l'empêche de revenir à plus de simplicité? En tant qu'artiste, ne peut-elle exiger d'enregistrer dans des conditions semblables aux années 70? Beaucoup le font aujourd'hui, personne n'est obligé de se coltiner des heures et des heures d'enregistrement en studio avec des machines perfectionnées jusqu'à l'anesthésie. Il lui suffit de choisir un bon producteur, vivant, spontané, avec du sens artistique, quoi... Et si sa maison de disque ne le lui permet pas, et bien qu'elle en change! Elle a un nom, quand même, Françoise, n'importe quel label indépendant serait ravi de l'accueillir. Je suis naïf?

Oui, mais heureux.

Quand je lis les articles de cette époque j'ai toujours l'impression que Françoise se cherche une multitude de raisons plus ou moins sincères pour justifier l'arrêt de sa carrière de chanteuse. Je suis sûr que ça s'apparente à la méthode Coué...

Ouais ! la méthode Cauet plutôt !