Françoise Hardy - Mon amie la rose


 
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 18 mars 2010 - Le matin

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Jérôme
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Jérôme

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18 mars 2010 - Le matin _
Message(#) Sujet: 18 mars 2010 - Le matin 18 mars 2010 - Le matin Default12Ven 19 Mar 2010 - 12:24

Françoise Hardy: «Mon terreau, ce sont les histoires d'amour impossible»

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Image ©️ Keystone

Rencontre à Paris à l'occasion de la prochaine sortie de son nouvel album.

Patricia Gnasso - le 18 mars 2010, 21h00
Le Matin

Une silhouette de mannequin, une pâleur bon teint, pull coquille d'oeuf et pantalon noir, un rien l'habille. Même vêtue d'une robe de bure, elle aurait de l'allure. Ces jours, Lady Hardy, 66 ans et très en beauté, sort de son quant-à-soi avec un nouvel album, «La pluie sans parapluie». On la rencontre à Paris, non loin de son domicile de l'avenue Foch. D'humeur plutôt détendue, elle cause, elle cause, de la fragilité des choses, de musique, bien sûr, de Jacques (Dutronc) à qui elle va, de ce pas, acheter des mandarines; de son fils Thomas, «un enfant désiré... vraiment». A ce moment-là, une infinie tendresse se lit dans les yeux de cette douce blindée, mélange d'assurance et de doute, propre aux douées consciencieuses.
Ainsi apparaît Françoise Hardy, héroïne des années 1960, celles de tous les garçons et les filles qui saluaient les copains en 45 tours. De «Comment te dire adieu» à «Entracte», de «Star» à «Décalages», de «Messages personnels» à «Tant de belles choses», jamais elle n'est passée de mode. Hiératique, intemporelle. Toujours, elle garde la main et sourit, l'air de rien, qu'elle conte «Le désespoir des singes... et autres bagatelles» (récit autobiographique à succès publié en 2008), ou qu'elle évoque, de sa voix effilée, cette «Pluie sans parapluie». Elle en est assez contente, «mais j'aurais voulu que ce soit parfait». A jamais taraudée par l'angoisse de ne pas être à la hauteur.
Il n'empêche, le dernier-né de ses disques est un bijou d'élégance, heureuse réaction à une massive culture pop-r'n'b-variété-electro-ragga, et caetera. D'amour, il est forcément question, même dans le piquant «Je ne vous aime pas», ainsi que de rencontres esquivées, de coeur éclaté, de mots qui s'envolent, de premiers pas, de bienséance exquise. Ça crépite, ça vacille dans un climat murmurant ou dans un souffle passionné. Au fil de treize perles, Françoise Hardy, qui signe la plupart des textes, varie les plaisirs mélodiques, alterne tempos allègres et ballades douces avec la complicité, entre autres, de Calogero («Noir sur blanc»), de Jean-Louis Murat («Memory divine»), de Ben Christophers («Esquives»). Un bel album.

Est-ce qu'il a fallu vous tirer l'oreille pour écrire ce disque, vous qui n'aimez pas trop sortir de votre tour d'ivoire?

Non. C'est moi qui en ai eu envie. Deux ans après le livre «Le désespoir des singes...», c'était le moment de penser à un autre disque. Sauf que j'ai conscience qu'on ne doit pas assommer les gens à coups d'album tous les ans. Il faut savoir se faire un peu désirer.

Que ressentez-vous à la veille de la sortie de cette «Pluie sans parapluie»?

Rien de spécial. Le moment-clé, je le vis surtout après la gravure, la dernière opération. Là, j'ai éprouvé du soulagement. Je me suis dit qu'il n'y avait pas mal de bonnes chansons. La seule chose qui m'embête, c'est la promotion à la télévision, quand vous êtes obligée de vous faire maquiller devant des miroirs grossissants. On voit des choses épouvantables! Et de devoir voyager aussi.

Vous n'aimez pas les voyages?

Je les supporte avec peine, je suis invivable pour les autres. J'ai souffert toute ma vie de problèmes digestifs et je dois observer un rythme et un régime particuliers. A partir du moment où ce rythme est cassé, les problèmes arrivent. J'appréhende de me sentir mal et de ne pas être à la hauteur.

Ne pas être à la hauteur... Votre côté hyperperfectionniste ne vous tue pas?

Oui, il pourrit un peu la vie, c'est fatigant. Mais il y a quelque chose de plus fort en moi qui me fait me remettre à l'ouvrage.

A propos d'ouvrage, il y a une ambiance romanesque dans certaines de vos chansons, à l'image d'un film en noir et blanc. Avec des personnages élégants qui s'aiment, se croisent, que l'on distingue comme à travers une voilette...

Je lis beaucoup et je suis monomaniaque. Après avoir dévoré tout Edith Wharton, Henry James est devenu ma drogue favorite. Je suis bien dans ces univers de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. A partir du moment où je baigne là-dedans, cela doit m'influencer inconsciemment.

Vous êtes un peu fleur bleue, non?

La littérature dont je vous parle est très sentimentale. Les nouvelles de James me donnent un bonheur indicible. Ce sont souvent des histoires d'amour impossible. C'est ma matière, mon terreau.

Vous mettez donc beaucoup de vous dans vos textes.

Je mets tout de moi, tout ce qui est possible de traduire en mots. Tout est basé sur des fantasmes que j'ai.

Comme la phrase «J'ai pris le pli de rester hors circuit», dans la chanson-titre?

Oui, c'est tout moi. J'ai une vie solitaire, je suis assez sauvage. Quand j'ai trois jours devant moi sans rendez-vous, je suis ravie. Le rien est jubilatoire. Et puis, entre relire Henry James, téléphoner, ranger ses placards, on est vite débordée!

Le «vous» est omniprésent dans vos chansons.

J'adore utiliser le «vous», il a une jolie sonorité. Le «vous» est fantasme. On s'adresse à quelqu'un qui ne saura jamais ce qu'il vous a inspiré.

En écrivant votre récit autobiographique, «Le désespoir des singes... et autres bagatelles», vous avez fait défiler le film d'une partie de votre vie. Difficile?

Ça a remué des choses très douloureuses, sur lesquelles on ne peut pas revenir. Je me souviens de l'enterrement de la mère de Jacques. Mon fils Thomas était à l'arrière. Je le voyais comme ça, tout seul, en larmes. J'aurais dû aller le prendre dans mes bras. Je ne l'ai pas fait...

Thomas rencontre un beau succès. Il ressemble autant à son père qu'à vous?

Il a l'humour de son père, sans le cynisme, et ma sentimentalité... l'humour en plus! Je suis très contente de ce qui lui arrive. Il a vraiment le sens de la mélodie, et ça, c'est un petit miracle.

Vous êtes allée écouter Jacques Dutronc en concert?

Oui, mais la soirée était un peu gâchée pour moi. Tout l'après-midi je l'avais entendu se racler la gorge, il commençait à tousser, ça m'angoissait.

Vous vous faites du souci pour lui?

Non. Mais je sais à quel point c'est affreux de chanter et d'avoir mal. La première demi-heure, je me suis dit qu'il n'y arriverait pas.

Vous êtes très attachés l'un à l'autre, toujours mariés alors qu'il a une relation avec une autre femme depuis une dizaine d'années et vous vivez dans le même immeuble. Vous formez un couple peu banal...

C'est plus du registre de l'amitié et de la fraternité qu'autre chose. Il n'y a plus rien de passionnel. On va faire la couverture de Match ensemble prochainement. C'est amusant, sans plus, plus professionnel qu'autre chose. C'est bien pour sa tournée et pour mon album.

Y a-t-il des choses qui vous blessent profondément?

Chaque fois que j'ai le sentiment qu'on se trompe sur moi, cela me peine. Le sentiment d'injustice peut me mette hors de moi. Je peux être violente en mots. L'année dernière, j'ai dit à Jacques: «On divorce!» Je m'en veux toujours d'arriver à des extrémités pareilles. Ça passe quand l'autre revient à de meilleurs sentiments.

On vous qualifie d'icône, de mythe, de légende vivante. Qu'en pensez-vous?

Je ne me sens pas du tout concernée. Tout est relatif, dans ce domaine. Sylvie Vartan est une icône. Juliette Gréco, Johnny, Julien Clerc, France Gall, Eddie Mitchell, Véronique Sanson... Nous sommes tous des icônes!

«La pluie sans parapluie»
EMI sortie le 26 mars


(source : http://www.lematin.ch/loisirs/culture/francoise-hardy-terreau-histoires-amour-impossible-251654 )
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18 mars 2010 - Le matin _
Message(#) Sujet: Re: 18 mars 2010 - Le matin 18 mars 2010 - Le matin Default12Ven 19 Mar 2010 - 13:53

Elle parle mieux qu'avant, j'ai moins envie de la baffer.
Elle aurait grandi ?
J'ai un peu l'impression de retrouver la Françoise des années 60 : simple, directe, amoureuse, heureuse malgré elle, bien dans ce qu'elle fait sinon dans ses Répetto (mais je ne crois pas que cette marque se commette à faire des baskets).
Il y a dix / quinze ans aurait elle accepté de faire une couverture de magazine "bien pour la tournée de Jacques et bien pour mon disque" ???
Elle commence à me plaire cette bonne femme.
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Alexandre
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18 mars 2010 - Le matin _
Message(#) Sujet: Re: 18 mars 2010 - Le matin 18 mars 2010 - Le matin Default12Ven 19 Mar 2010 - 15:34

Je regrette juste un peu qu'elle ne parle pas tellement du disque mais bon c'est aussi le journaliste qui pose les questions alors disons qu'elle répond avec spontanéité à des questions un peu con... venues. Rolling Eyes
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18 mars 2010 - Le matin _
Message(#) Sujet: Re: 18 mars 2010 - Le matin 18 mars 2010 - Le matin Default12

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