Nombre de messages : 9972 Age : 61 Localisation : Paris Date d'inscription : 04/08/2007
(#) Sujet: Le diamant de la période yéyé Jeu 6 Sep 2007 - 11:16
Benjamin Biolay pop modèle
Revenu des plateaux de cinéma où le sémillant trentenaire a fait ses premiers essais, Benjamin Biolay s'est remis à la musique, sa langue maternelle. Infatigable créateur de chansons, auteur entre autres pour Henri Salvador, Keren Ann et Françoise Hardy, il sort «Trash Yéyé» (Virgin), le plus personnel de ses disques. Un album résolument moderne où Pelectro voisine avec l'acoustique, où la maladie d'aimer est partout présente - et particulièrement douloureuse -, où sur une pop offensive les mots se font plus crus qu'à l'ordinaire. Benjamin Biolay s'y raconte entre les lignes.
Le Nouvel Observateur. - Comment êtes- vous passé de la chanson au cinéma ? Benjamin Biolay. - Au moment où Sylvie Verheyde m'a contacté. Avec elle, je me suis senti en confiance, elle m'a beaucoup fait travailler. Je ne pensais pas jouer la comédie un jour, le cinéma ne me tentait pas particulièrement. Elle m'a offert un premier rôle au côté de Laura Smet, celui d'un personnage violent dans «Sang froid», qui sortira à la rentrée. J'ai aussi joué un second rôle dans une comédie de Vincent Dietschy, avec Géraldine Pailhas et Judith Ferrier. Le film sortira au printemps. N. O. - Est-ce que le cinéma apporte quelque chose à la musique ? B. Biolay. - Ca enrichit forcément, mais les mécanismes sont très différents. J'ai découvert et adoré le travail d'équipe, cependant la musique reste mon langage intime. N. O. - Vous rendez-vous compte que votre nouvel album est particulièrement désenchanté ? B. Biolay. - Pas vraiment, ce n'est pas du tout volontaire. J'ai vécu des choses difficiles ces derniers temps, ce n'est pas pour autant le journal intime des deux années passées. J'y mêle des événements plus anciens. N. O. - Que signifie «Trash Yéyé» ? B. Biolay. - C'est une connerie, il ne faut pas chercher à comprendre. Je ne retiens rien artistiquement de la période yéyé à l'exception de Françoise Hardy, qui en est le seul diamant. Quant au trash, il s'entend dans les chansons. Par leurs textes, elles révèlent une vérité crue qui ne cherche pas à se cacher derrière l'esthétique. En cela, j'ai été pas mal influencé par le hip hop anglais. J'étais en proie au spleen quand j'ai écrit ces chansons, mais au moment d'entrer en studio j'ai tout oublié, je n'ai pas eu d'autre objectif que de m'éclater musicalement. C'est sans doute le disque qui me ressemble le plus. N. O. - Comme la plupart des artistes qui ont émergé début 2000, vous faites partie de la nouvelle scène française. Ce courant vous correspond-il pleinement ? B. Biolay. - Pas du tout, d'ailleurs il faudrait que je pense à en sortir... Je me sens esthétiquement très différent des artistes qui composent ce courant, ma musique est plus métissée, mes textes s'inscrivent davantage dans une tradition pop rock. Je n'ai pas de modèle français, je ne me contente pas d'imiter Miossec - qui est par ailleurs un grand chanteur. C'est très compliqué d'avoir des affinités artistiques : nous ne sommes pas des acteurs, nous ne jouons pas les uns avec les autres. Les seules de ma génération dont je me sens proche sont Diam's et Camille, qui sont l'une et l'autres très saines artistiquement. Je comprends totalement leur démarche. N. O. - Vous avez été révélé par Henri Salvador, quand il a chanté votre «Jardin d'hiver». Le doyen de la chanson fête cette année ses 90 ans et fait ses adieux à la scène. Qu'avez-vous envie de lui dire ? B. Biolay. - Comme je n'ai pas envie de mentir, je ne vais pas dire que c'est un type génial...
Dernière édition par le Jeu 6 Sep 2007 - 17:07, édité 1 fois
claude Hypermordu
Nombre de messages : 1057 Age : 77 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/08/2007
(#) Sujet: Re: Le diamant de la période yéyé Jeu 6 Sep 2007 - 13:27
Le seul diamant, c'est un brin exagéré même si je conçois facilement qu'on puisse le penser. En fait, il reste encore pas mal de yéyés en course mais, comme déjà à cette époque, Françoise est à part, tant par sa musique que par sa personnalité, ses textes, son allure et sa façon d'appréhender sa carrière : ah ça, elle n'a pas été carriériste c'est le moins qu'on puisse dire ! Le seul diamant. Finalement, il a parfaitement raison le petit Benjamin, je retire ce que j'ai dit.
Jmolo Admirateur
Nombre de messages : 167 Localisation : Naxos (Grèce) Date d'inscription : 14/08/2007
(#) Sujet: Re: Le diamant de la période yéyé Jeu 6 Sep 2007 - 15:10
C'est bien la seule chose que j'aime en Benjamin Biolay, son admiration pour sa marraine Françoise !
Toutes les tentatives que j'ai faites pour tenter d'apprécier ce qu'il FAIT ont été suivies d'énormes déceptions. Je crois que c'est tout simplement que je n'aime pas ce qu'il EST.
Je n'aime pas : - son personnage condescendant, - son regard dédaigneux, - ses cheveux gras, - sa diction incompréhensible, - sa voix trainante, - les paroles de ses chansons, - l'accompagnement saturé de ses albums - etc, etc, etc........................ Et tant pis pour Anne, elle se reconnaîtra.
Un bon point cependant : la chute de l'interview concernant Henri Salvador, même s'il n'a pas peur de cracher sur la soupe.
Règlement de comptes ?
Dernière édition par le Jeu 6 Sep 2007 - 20:32, édité 1 fois
Anne Spécialiste
Nombre de messages : 368 Age : 66 Localisation : Saint-Germain-en-Laye Date d'inscription : 04/09/2007
(#) Sujet: Re: Le diamant de la période yéyé Jeu 6 Sep 2007 - 17:58
Bonjour à tous,dont une bonne partie qui ne m'est pas inconnue pour vous avoir cotoyés sur un autre forum consacré à la belle.
J'ai un peu honte de poster mon premier message sur un topic qui concerne Benjamin Biolay et non pas Françoise Hardy, mais cela n'enlève rien à l'immense admiration que je porte à notre idole commune.
Je ne trouve pas exagéré de qualifier FH de "diamant" des sixties. C'est sûrement sincère et flatteur et la classe de Françoise par rapport à ses consoeurs justifie cette appellation élogieuse.
Quant au physique de B. BIOLAY, question de goût. Moi j'adore ses cheveux gras mouillés, sa voix qui traîne archi sensuelle, son allure nonchalente et sa bouche......mmmmh..... je ne vous dit que cela.
D'ailleurs FH elle-même, pas insensible à ce physique, a dit qu'il avait une vraie gueule d'amour ou un truc dans ce genre.
Il s'éparpille trop ce garçon, mais la maturité n'est pas loin. Je vais le voir pour la première fois jeudi prochain à la Cigale, je vous raconterai.
Jérôme Administrateur
Nombre de messages : 9972 Age : 61 Localisation : Paris Date d'inscription : 04/08/2007
(#) Sujet: Re: Le diamant de la période yéyé Mer 19 Sep 2007 - 8:43
Portrait - Trash yéyé
Biolay est-il vraiment trash ?
L’auteur-compositeur sort un quatrième album pop et ambitieux, à la fois cru et élégant. Desservi par une image de bobo prétentieux, Biolay en profite pour régler ses comptes avec ceux qui, dit-il, «se permettent des tirades violentes contre [lui] sans [le] connaître». par Aena Léo | le 18/09/2007
Son problème : une image brouillée Benjamin Biolay est un type facile à détester. Depuis cinq ans, la presse ne s’en prive pas : on lui reproche son look de dandy qui prend la pose et sa très haute estime de lui-même. Lui prétend que c’est tout le contraire : «je suis un grand timide». Alors, pourquoi tant de haine ? Probablement parce que Biolay a deux défauts. Le premier : c’est un compositeur doué et omniprésent, qui a bossé pour Henri Salvador, Françoise Hardy, Juliette Greco, Keren Ann, Isabelle Boulay, Elodie Frégé… Du coup, Benjamin est très connu du microcosme parisien, beaucoup moins du grand public. Et son hyperactivité réveille les jalousies. C’est en partie dû à son deuxième défaut : il ne fait rien pour qu’on l’aime. Timide, peut-être, mais pas langue de bois. Quand Henri Salvador oublie de le remercier pour l’album qu’il lui a en partie écrit, il fait la tête. La presse aime les artistes qui ont une image claire et facilement identifiable. Lui, un peu antipathique, multi-facettes et pas du genre à lâcher de phrases convenues pour séduire, ne cadre pas. Il ne sourit jamais. Pire : il ne répond pas quand on l’attaque. Résultat, Biolay est une proie facile. Sa timidité passe facilement pour de la prétention, il devient l’incarnation du musicien bobo qui pète plus haut que son cul et sur qui on s’acharne avec jubilation. Son mariage avec Chiara Mastroianni ne fera qu’aggraver les choses : lui qui déteste parler de lui devient la cible de la presse people, qui en remet une couche en le traitant de parvenu.
Il a décidé de l’ouvrir C’est oublier qu’avant de connaître son petit succès en écrivant pour les autres, Biolay a galéré. Après le conservatoire Lyon, il a enchaîné les plans gagne-misère et les années de pain noir, avant de rencontrer Keren Ann. Coup de foudre musical : elle lui fait découvrir le folk et lui présente Salvador, avec qui ils bosseront tous les deux. Après cela, le succès est rapide. Mais il ne décolle toujours pas auprès du grand public. Ses deux derniers albums, Home en 2004 avec sa femme et A l’origine, sorti en 2005, font un gros flop qui le plonge à la limite de la dépression. Pendant cette période, il se prend plus de coups dans la gueule que jamais.
Trash Yéyé marque son retour et sa revanche. Plus question d’être la cible : en juillet, il livre au magazine Technikart une interview où il daube sur tout le monde, en particulier la chanson française, qui « le débecte » ; Bénabar et « sa vision nauséabonde » et la presse people : « ces gens sont des sous-merdes. S’ils continuent je vais photographier le rédacteur en chef de Voici à poil avec une plume dans le cul et je mets ça sur mon site. Il verra ce que ça fait ». Biolay à la rage. Il s’explique : « après cinq ans de rafales, j’ai voulu dire : arrêtez de me faire chier car si je veux envoyer du feu, je peux, d’autant que ma réputation est déjà mauvaise ». Un coup de gueule qui devrait en calmer quelques-uns.
Alors, trash ou pas ? Pour sûr, son attitude tranche avec celle impeccablement polie du reste de la scène française. Pour autant, Biolay ne porte pas encore des collants roses à la Katherine et n’est pas près d’égorger un chat sur scène. Trash Yéyé casse définitivement l’image de minot néo-Gainsbourg qui lui collait à la peau. Il apparaît cheveux gras, clope au bec, chemise à carreau de beauf américain. Diantre, on dirait Benicio Del Toro ! Côté son, la surprise est aussi grande. Biolay parle d’amour en évitant les clichés romantico-niais. Il leur préfère l’amour-douleur et l’amour-chair, les coup-bas et rancœurs des relations qui se terminent, la dépression. Il parle de cul sans être vulgaire, enchaîne ballades acoustiques élégantes et hymnes rock. Directs, finement travaillés, ses titres sentent le vrai. Loin de nuire à la cohérence de l’album, la variété des ambiances révèle l’immense palette de références du gars, qui penchent plus du côté de la pop anglo-saxonne que de la chanson franchouillarde. Alors trash Biolay ? Non : cru, bourré de défauts mais sincère et honnête. Terriblement humain. Imparfait en somme. Mais qui s’assume. Ça donne presque envie de l’aimer.
Nombre de messages : 1057 Age : 77 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/08/2007
(#) Sujet: Re: Le diamant de la période yéyé Mer 19 Sep 2007 - 13:07
Aéna Léo ce n'est pas celle qui avait écrit un article sur Françoise dans lequel elle avait su mettre pas mal d'erreurs et ménager la chèvre et le chou (album pas terrible mais quand même pas si mal !) ? Là elle recommence, BB pas terrible mais quand même assez bien : "ça donne presque envie de l'aimer". Je préfère ce qu'en dit Jmolo, même si je ne suis pas vraiment d'accord, au moins lui on sait ce qu'il pense et pourtant il est normand avant d'être hélène.
Jmolo Admirateur
Nombre de messages : 167 Localisation : Naxos (Grèce) Date d'inscription : 14/08/2007
(#) Sujet: Re: Le diamant de la période yéyé Mer 19 Sep 2007 - 22:26
Ellène, ellène, Claude..... Hélène c'set srû un uatre furom !
Alexandre Modérateur
Nombre de messages : 3574 Age : 51 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/08/2007
(#) Sujet: Re: Le diamant de la période yéyé Ven 21 Sep 2007 - 11:15
En fait, il s'agit des Hellènes
Adj. XVIIe siècle, emprunté du grec Hellên, de même sens. Litt. Grec. Le peuple hellène. Les cités hellènes. Subst. Les Hellènes, les Grecs de l'Antiquité. (Dictionnaire de l'académie).
claude Hypermordu
Nombre de messages : 1057 Age : 77 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/08/2007
(#) Sujet: Re: Le diamant de la période yéyé Ven 21 Sep 2007 - 13:07
Pour une fois que je faisais un jeu de mots Jmolo, je me ramasse, tnat psi puro mio. Merci Alexandre, j'ai fait sept ans d'études d'histoire, j'ai bien peur de connaître les Hellènes.
Anne Spécialiste
Nombre de messages : 368 Age : 66 Localisation : Saint-Germain-en-Laye Date d'inscription : 04/09/2007
(#) Sujet: Re: Le diamant de la période yéyé Ven 21 Sep 2007 - 17:36
Ou la la. Il faut avoir fait bac + 8 pôur vous suivre les garçons !
Was ist loss ?
Alain Maître des dés
Nombre de messages : 484 Age : 44 Localisation : Paris Date d'inscription : 07/08/2007
(#) Sujet: Re: Le diamant de la période yéyé Mar 25 Sep 2007 - 14:21
Anne,
J'ai écouté le disque et je dois dire que mon avis est partagé.
Positif : J'aime beaucoup les musiques et la diction nonchalante de Benjamin qui attestent toujours d'une grande personnalité intrinsèque.
Négatif : Certains des textes m'ont déplu (heureusement pas tous !). Benjamin s'est à mon avis un peu trop laissé tenter par le côté trash. Beaucoup de paroles sont crues voire vulgaires et m'empêchent d'apprécier les autres qualités de l'album.
J'espère que l'auteur Benjamin repartira dans une autre direction plus poétique... J'ai tous ses albums mais celui-ci me laisse à penser que je réfléchirai davantage avant d'acheter le suivant.... même si pour le moment je l'aime toujours beaucoup.
Anne Spécialiste
Nombre de messages : 368 Age : 66 Localisation : Saint-Germain-en-Laye Date d'inscription : 04/09/2007
(#) Sujet: Re: Le diamant de la période yéyé Mar 25 Sep 2007 - 17:23
Alain,
Il faut que tu rentres dans l'album exactement de la même façon qu'il a fallu le faire pour "tant de belles choses" de FH qui à part la chanson phare n'était pas un album si facile.
Je ne le trouve pas vulgaire. Mais tout simplement terriblement humain et dans un questionnement sincère même si il est désabusé.
Moi je deviens obsessionnelle avec cet album que j'écoute jusqu'à plus soif et je commence à gonfler sérieusement mes proches !