Invitée par Thierry Lecamp le 10 décembre 2005 dans l’émission de radio « On connaît la musique », Françoise Hardy fait la promotion de la compilation « Double CD / DVD » Le temps des souvenirs.
Quelques bribes de l'émission...
A propos du début des années 80
Thierry Lecamp : En pensant à cet entretien je me disais que cette période représente peut-être, vous allez me dire si c'est le cas ou pas, la partie la moins mélancolique de votre inspiration dans les textes…
Françoise Hardy : En tous les cas, je ne me rends pas bien compte parce que je n'ai pas tout en tête mais en tous les cas, ça correspond certainement aux meilleures années de ma vie parce que finalement, quand je fais le bilan de mon existence, évidemment les plus belles années, enfin je pense que c'est pour tout le monde pareil, ce sont celles où vos enfants, moi j'en ai qu'un, mais où les enfants sont petits encore. Enfin, tant qu'ils sont à la maison, c'est les plus belles années de la vie et puis après évidemment c'est moins bien
Thierry Lecamp : Ce serait peut-être l'explication alors.
Françoise Hardy : Mais enfin ça veut pas dire que ces années pour moi en tous les cas aient été très épanouies sur le plan de ma vie personnelle, comme en témoignent d'ailleurs les chansons que j'ai pu écrire à cette époque là.
A propos de la période Yared
Thierry Lecamp : Alors y a eu juste avant, la période Gabriel Yared : J'écoute de la musique saoule, Jazzy Retro Satanas. Vous avez souvent évoqué cette période en disant que vous vous sentiez déguisée, que c'était pas vous ..
Françoise Hardy : Oui oui oui. C'est toujours un peu ennuyeux de… Moi, je ne peux chanter que des chansons qui expriment ce que je suis ou ce que j'ai envie d'être, ce que je ressens quoi. Et donc, à cette époque là, Gabriel Yared, qui est un très grand musicien et un grand ami aussi, et qui avait réussi à convaincre Michel Jonasz et son acolyte de l'époque Alain Goldstein de travailler pour moi, ce qui était pas évident parce que finalement Michel Jonasz il n'écrivait que pour lui ! Il écrivait pas pour les autres. Et donc, en fait, ça les faisait rire de me faire changer de répertoire et de me faire aller dans des directions qui étaient tout à fait différentes de mes directions habituelles et autant moi je suis tout à fait ouverte à l'idée de faire des choses un petit peu différentes un petit peu difficiles mais je pense que ça n'est jamais une bonne chose d'interpréter des chansons qui sont trop loin de vous. Je me souviens d'une chanson qui est un cauchemar maintenant quand j'y repense c'était Swing au Pressing. Un jour, y a quelques années, mon époux qui est très taquin comme tout le monde le sait, je le vois l'œil malicieux. On était tous en Corse et tout ça. Et il passait des chansons de X ou Y. Et subitement, je vois qu'il me regarde avec l'air encore plus taquin et il met Swing au Pressing. Quelle honte ! Quelle honte ! Dans le texte y a : "mon mari a fait la chose aujourd'hui" et je me demande comment j'ai pu chanter à l'époque... J'ai même pas dû réaliser ce que je chantais ! Et pourtant pourtant, j'avais déjà atteint un certain âge.. Enfin, j'étais plus de la première première première jeunesse donc oui oui on regrette après. Et en même temps, Gabriel est quelqu'un de tout à fait honnête intellectuellement parce que des années après bon il a quand même reconnu que bon il avait peut être poussé les choses un petit peu trop loin. Mais enfin, vous auriez vu son air réjoui quand je suis arrivée au studio. Y avait toute une formation de jazz enfin un grand orchestre de jazz pour Jazzy Retro Satanas. J'avais pas du tout envie de chanter. Ca me faisait pas rire du tout. Moi je n'aime que les choses planantes, les choses qui font rêver, les belles musiques qui font rêver. Je n'aime que ça…
.... (à suivre)....