Françoise Hardy dans Platine (6ème extrait)

En mars 2010, Eric Chemouny s'entretenait avec Françoise Hardy dans Platine à l'occasion de la sortie de son album La pluie sans parapluie.

Eric Chemouny : "J'ai été surpris à la lecture de votre autobiographie, que vous ayez omis de mentionner beaucoup de vos collaborations avec des artistes comme Diane Tell, Viktor Lazlo, Jean-Pierre Mader et même Calogero !"
Françoise Hardy : " J'ai pris le parti de ne parler que de ce qui était important ; je ne pouvais pas parler de tout. Et encore, parmi les collaborations importantes, je me suis attachée à ne parler que de celles qui ont généré des situations un peu cocasses ou romanesques. C'était très important pour moi de ne pas ennuyer le lecteur. Je m'étais aperçue que dès que je parlais travail, je m'ennuyais moi-même... Je ne voulais pas infliger cela à un lecteur éventuel. Par exemple, je me suis beaucoup amusée à raconter la fameuse séance avec Gabriel Yared, où pendant six heures, il a fallu que je chante « minuit, minuit, faut que j'me sauve ! » parce que je ne sais pas chanter de manière syncopée et qu'il a cru que je le faisais exprès. De même, j'ai aimé parler de la séance avec Rodolphe Burger, au cours de laquelle il a découvert que j'avais malencontreusement écouté sa mélodie et écrit un texte avec un pied de trop ! Dès que je suis entrée dans la cabine pour chanter, il s'est mis à répéter : « c'est atroce, c'est atroce ! ». Ca me fait encore rire aujourd'hui ! (rires). "

Eric Chemouny : "Comment est née la chanson "la pluie sans parapluie" ? "
Françoise Hardy : "Alors que j'étais très absorbée par l'écriture de l'autobiographie, Alain Lubrano m'a recommandé d'aller sur Myspace écouter cette chanson d'une jeune chanteuse allemande, Fouxi, en me conseillant de chanter une chanson comme celle-ci sur un éventuel futur album. Je l'ai écoutée, l'ai trouvée effectivement très belle. Et en janvier 2009, j'y ai repensé et étudié la possibilité vocale de la chanter. "

Bizarre, bizarre cette crainte d'ennuyer le lecteur en parlant travail, alors que nombreux sont les fans qui auraient préféré celà plutôt que l'histoire du pied de trop, qui n'a sans doute fait rire qu'elle...
L'histoire racontée en son temps, de sa collaboration avec Diane Tell, où toutes deux s'éclataient comme des folles, en maquant de l'ail à tire larigot, eût sans doute était plus cocace !
Mais il est vrai que ce n'est pas très important... L'important, c'est d'aimer, non ?

A moi aussi le bouquin aurait plu davantage s'il avait détaillé un peu plus le travail de Françoise.

J'ai d'ailleurs trouvé que les dernières années étaient particulièrement bâclées.
Il y a beaucoup d'erreur de datation dans les anecdotes des années 90 et 2000. Comme si Françoise voulait finir l'autobiographie au plus vite....

J'ai même eu l'impression que les dix dernières années occupaient 50 pages du livre, ce qui est un peu maigre. :silent:

En même temps, ce doit être tellement barbant d'écrire sur sa propre vie qu'il est plutôt bien qu'elle ait choisi un angle d'écriture différent et suffisamment susceptible de la "stimuler".

Et vlan dans les dents de ceux dont elle n'a pas parlés : ils ne sont pas importants.
Elle devrait prendre des cours avec son ami Hubert Védrine, il a été ministre de la diplomatie si je ne m'abuse.

C'est sympa, en tous cas de ne pas avoir voulu nous ennuyer et c'est vrai que l'anecdote du pied de trop n'est pas ennuyeuse du tout.

En effet Alexandre " ce doit être tellement barbant d'écrire sur sa propre vie" parce que c'est déjà tellement barbant de la vivre, alors si en plus il faut en parler !

Vu l'investissement des gens qu'elle considère "peu importants", je trouve cela limite voire franchement insultant. Non seulement ils ont dû "œuvrer" par amour et admiration du talent de FH, mais ont dû donner le meilleur d'eux-mêmes. Sous prétexte de ne pas ennuyer le lecteur, quelle ingratitude ou manque de discernement. Qui lui laisse le bénéfice du doute ? Toujours aussi délicate en tous cas...

Elle ne dit pas exactement que les gens ne sont pas tous importants.
Elle dit simplement qu'elle a choisi de parler uniquement de certains événements qui lui ont semblé suffisamment attrayants pour le lecteur.
En se positionnant en tant que lectrice potentielle, elle a donc juste imaginé que les centres d'intérêt des autres lecteurs seraient les mêmes que les siens et que ce qui est susceptible de l'ennuyer elle, était aussi susceptible d'ennuyer les autres.
C'est sur ce postulat qu'elle s'est pour partie trompée. Les fans aiment bien connaître le dessous des cartes et se sont sentis un peu frustrés par rapport à leur soif de tout savoir.
En revanche rien ne dit que le lecteur "lambda" ne partage pas son point de vue. Pour lui, l'essentiel est certainement d'avoir une vue générale de la vie de Françoise et les détails de toutes les collaborations ne sont pas obligatoirement sa tasse de thé. Mieux vaut rigoler avec le pied en trop, ou s'émouvoir sur le masochisme amoureux de la dame.

Alexandre, toi qui la comprends et qui comprends tout, ne pourrais tu écrire un bouquin pour les comme moi qui la comprennent mal, genre " Françoise Hardy pour les nuls".

Tu as raison Alexandre, j'ai lu trop vite . Avec un choix comme cela, à défaut de satisfaire ses fans, cela n'a pas du déplaire à son éditeur qui raisonne en lecteurs "lambda" comme tu le dis , c'est certainement meilleur pour ses courbes de vente ! S'est-elle réellement placée en lectrice lambda potentielle ? Je pense que oui et préfère me dire qu'elle se soit trompée que laissée influencer par l'éditeur.