Françoise Hardy dans Rock & Folk (9ème extrait)

Pour le numéro de janvier 2009 du magazine Rock and Folk Françoise Hardy s'entretenait à bâtons rompus avec Philippe Manœuvre à l'occasion de la sortie de son autobiographie Le désespoir des singes et autres bagatelles.

Philippe Manœuvre : "Parlons de votre rencontre avec Dylan. Vous êtes la première à entendre "Blonde on blonde" dans sa chambre, au George V... Vous l'avez revu depuis ?
Françoise Hardy : "Non, jamais. J'ai un ami fou de Dylan et qui voulait que je l'accompagne au Grand Rex quand il est passé là, pour qu'on le rencontre ensuite. Je lui ai dit non, parce que je n'étais pas forcément intéressée, même si je trouve magnifique certains albums comme "Oh Mercy" qu'il a fait avec Daniel Lanois. Et j'ai aussi refusé par coquetterie. Je sais que pour lui, j'ai représenté une sorte de fantasme et je n'avais pas envie qu'il me voit aujourd'hui. Ca m'est arrivé de perdre de vue des gens pendant trente ans et d'être attristée en les revoyant. Je ne veux pas inspirer ça à quelqu'un comme Bob Dylan."

Philippe Manœuvre : "Vous aimiez la soul ? Otis Redding, Stevie Wonder ?"
Françoise Hardy : "Oui mais c'était toujours au coup par coup, certaines chansons. "Dock of the bay" évidemment, j'avais l'album et j'écoutais ça toute la journée. Il faut qu'une chanson m'accroche au point que je ne puisse pas faire autrement que l'écouter en boucle. Pour Stevie Wonder, c'est "Joy". Je suis très bizarre pour ça. Récemment, quelqu'un m'a dit qu'il était tombé sur Adriano Celentano et Eros Ramazzotti sur YouTube chantant "Il ragazzo della via Glück", la version originale de "La maison où j'ai grandi". J'ai une passion pour Ramazzotti. Immédiatement j'y suis allée, le duo est assez décevant mais, derrière, Ramazzotti chante une chanson à lui et je n'écoute que ça. D'un coup je tombe sur un truc que j'écoute jusqu'à en être sursaturée."

Je trouve qu'elle a eu raison de ne pas revoir Dylan pour "préserver" le fantasme qu'elle représentait à ses yeux dans les années 60. Parfois entretenir le rêve est le plus beau des cadeaux.

Je me souviens avoir projeté divers voyages en Egypte pour découvrir la culture des pharaons qui m'a toujours fascinée. Au dernier moment, j'ai toujours refusé de faire le pas pour rester sur une fascination que la réalité aurait pu écorner.

Je ne pensais pas que Françoise Hardy était sensible aux chansons de Ramazzotti mais pourquoi pas ?

N'hésite plus Alexandre, l'Egypte ne pourra pas te décevoir !

En fait FH a toujours eu une certaine fascination pour les chanteurs italiens. Par exemple elle a toujours aimé, à son époque, Bobby Solo (c'est elle qui avait indiqué à "Salut les Copains" ce chanteur débutant en Italie).
Faut dire qu'en matière de beaux garçons, elle s'est rarement trompée (quoi que Adrianno Celentano ! ! ! je suis pas vraiment sûr) et si en plus ils chantaient plutôt bien, pourquoi bouder son plaisir ?

Beaux garçons ou pas, Master Claude a raison, pourquoi bouder son plaisir et se priver de découvertes ou surprises ?. Heureusement, on arrive encore à se surprendre soi même (en tous cas je vous le souhaite !!)