Françoise Hardy dans Platine (12ème extrait)

En mars 2010, Eric Chemouny s'entretenait avec Françoise Hardy dans Platine à l'occasion de la sortie de son album La pluie sans parapluie.

Eric Chemouny : "Il parait que Jacques Dutronc vous aurait volontiers emprunté « Champ d'honneur » pour en faire l'inédit de son retour sur scène ?"
Françoise Hardy : "C'est la seule chanson dont toute la rythmique avait été faite à New-York. Je l'ai enregistrée en juillet, si bien qu'en août, j'étais tellement contente du résultat, que je l'ai fait écouter à Jacques. Il m'a répondu qu'il aurait bien aimé avoir une chanson comme celle-ci pour son concert, mais ne l'a pas chantée finalement."

Eric Chemouny : "Avez-vous été surprise de ce retour scénique de Dutronc après 15 ans d'absence et sans actualité discographique ?"

Françoise Hardy : "Non, pas du tout, puisque j'étais présente au dîner pendant lequel Thomas lui avait suggéré de remonter sur scène sans nouveau disque, arrivant à le convaincre qu'il remplirait les salles partout. De plus, je savais très bien qu'il n'avait pas réellement de proposition intéressante au cinéma, qu'il avait besoin, psychologiquement et financièrement, de travailler."

Eric Chemouny : "Qu'avez-vous pensé de sa performance ?"
Françoise Hardy : "Mon plaisir a été gâché, parce que la veille, il était rentré à 3 heures 30 du matin. Enfin, c'est ce qu'il m'a dit, car je dormais à cette heure-là. Il pensait récupérer dans la journée, ce qu'il n'a pas pu faire, car il a été dérangé au téléphone à peine endormi. Et je l'ai entendu se racler la gorge toute l'après-midi. Ce sont des choses qui m'affectent terriblement. Quand je suis allée le voir dans sa loge avant son tour de chant, il continuait à se racler la gorge, ce qui m'a rendue malade. Arrivé sur scène, j'ai trouvé qu'il forçait sur sa voix... J'ai bien cru qu'il n'arriverait jamais au bout, si bien que ça m'a gâché une bonne moitié du concert, avant d'être enfin rassurée."

A lire l'article on a l'impression que Françoise était d'accord pour que Jacques lui pique sa chanson mais que ce dernier s'est ravisé.
J'avais toujours cru qu'elle avait dit "non" dès le départ.

C'est bizarre l'intérêt pour cette chanson et sa rythmique, enregistrée à New-York (excusez du peu!)...
... et qui, au final, ne casse vraiment pas trois pattes à un canard !
Enfin, c'est mon humble avis.

Il faut tout de même admettre qu'une rythmique qui ne casse pas trois pattes à un canard est d'une modernité absolue.

Prise isolément je trouve que cette chanson est très chouette à condition de ne pas la mettre en boucle trop longtemps parce qu'on peut tout de même s'en lasser assez vite.
Au milieu de l'album, elle a en revanche toute sa place en dynamisant l'ensemble, ce qui permet d'avoir un bon équilibre et de ne pas s'endormir avant la fin.
Pour moi c'est une chanson à prendre au premier degré pour passer un bon moment immédiat. Sur la durée, je préfère forcément les chansons à "longue infusion" comme "La pluie sans parapluie" sans pour autant rejeter ce titre punchy et moderne.