En mars 2009, le magazine
Psychologies réunissait Françoise Hardy et son fils Thomas Dutronc dans un entretien à bâtons rompus.
Françoise Hardy : " Il y avait une certaine immaturité chez ton père comme chez moi. Seule ta grand-mère maternelle était adulte dans la famille. Quand nous essayions, elle et moi, de t'inculquer la valeur de l'argent, ton papa t'offrait royalement un billet de cinq cents francs. Et quand je faisais en sorte que Noël soit une vraie fête, avec de l'attente et le plaisir de la surprise, il arrivait quatre jours avant, des jouets plein les bras. "
Thomas Dutronc : " Avec lesquels il jouait lui ! Quand j'avais 3 ans et demi, il m'achetait des voitures de course télécommandées. Je ne sais pas comment j'ai réussi à être équilibré avec les parents fous que j'ai eus ! Tu me demandais dix fois de suite de me laver les dents, de façon un peu obsessionnelle. Tu le faisais parfois devant mes amis. Je me souviens t'avoir envoyé bouler tellement violemment que ça avait même choqué mes amis, qui étaient pourtant assez psychopathes. "
Françoise Hardy : " [Elle rit.] Je ne m'en souviens pas. "
Thomas Dutronc : " Tu étais une mère inquiète. "
Françoise Hardy : " Je le suis toujours. J'ai un tempérament très anxieux, qui a sans doute pesé sur toi, même si j'ai toujours fait des efforts pour le cacher. "
Thomas Dutronc : " Ça ne m'a pas pesé quand j'étais petit, parce que l'inquiétude maternelle est un garde-fou pour l'enfant. Mais aujourd'hui, je suis moi aussi anxieux et hypocondriaque, avec des bouffées d'angoisse. Est-ce que c'est génétique ou est-ce que tu me l'as transmis ? En fait, vous avez été tous les deux très complémentaires pour moi, ce qui m'a donné une certaine souplesse de caractère. Toi, tu as un côté direct, franc et papa, un côté posé, en retrait, très observateur. Avec lui, on communique sans rien se dire et ça fonctionne. "