Jeanne Mas

Le problème Jeanne Mas : " j'accuse "

« En juin 1989 sort le deuxième extrait des « Crises de l’âme », dans une version remixée qui est ensuite
incluse dans l’album.
Nous arrivons à la période où les choses se gâtent.
Certaines radios décident de déprogrammer le titre sous prétexte que le thème (le viol des femmes) n’est pas assez « estival ». Dès lors, leur boycott sera récurrent et les ventes ne redécolleront pas.
C’est pourtant un bon titre, fort, très prisé par les fans, qui, malgré tout, se plaça en 51e place du Top 50!
Assurément,il serait largement rentré avec une meilleure diffusion radio! Voyant que le titre, logiquement, ne décolle pas, la maison de disques écourte sa promotion et enchaîne sur le single suivant, ce qui rend le disque encore moins
fréquent.
Je pense qu’il n’y a pas à chercher loin pour se rendre compte que le prétexte du thème du viol est bidon.
Ce qui a dérangé les radios, c’est que Jeanne s’en prenne... aux médias!!
»Tireurs de poison »... « Ce pouvoir qui limite mes droits »...
Ils ne lui pardonneront pas de dénoncer ces vérités qui dérangent!... Viser les « cons », c’était déjà limite, mais alors faire prendre conscience aux gens que les médias sont manipulateurs, alors, là, non, c’était trop...
Le pire n’est pas tant qu’elle dénonce, mais qu’elle ait toujours du succès... « Laissons-là, elle se cassera les dents toute seule avec son virage musical »... Hélas!
Album n°1, single n°13... Il faut désormais prendre des mesures draconiennes! D’abord le boycott. Ensuite, on commence à rire de son look (qui s’est pourtant adouci, avec un maquillage moins appuyé)! Rien de
mieux pour la rendre Has Been! Enfin, on remet sur le tapis la lettre envoyée à Miterrand, en en déformant le sens, et en la rapprochant de « J’accuse », ce qui n’a pourtant rien à voir. Dans cette lettre envoyée en 1988, Jeanne
demandait des peines plus sévères pour les assassins d’enfants, ce qu’on a transformé en « demande de rétablissement de la peine de mort », et, par conséquent, « J’accuse » en « chanson sur la peine de mort ».
Ce joyeux cocktail de fiel aura l’effet que l’on connait.

Pour rester objectif néanmoins, il faut reconnaître qu’en 1989, Jeanne a vraiment pris la grosse tête, et n’a plus les pieds sur terre, sans doute obnubilée par le challenge de Bercy. En outre, elle tombe dans le piège de certains
intervieweurs et tient des propos maladroits, qui attisent la croyance qu’elle milite pour la peine de mort, et ne se défend pas assez à ce sujet. Depuis, les choses sont claires: elle s’affiche nettement
contre la peine de mort.
Tout ça pour dire que je pense qu’une douche froide à l’époque n’était pas pour lui faire du mal ( quoique combien d’artistes en mériteraient bien plus qu’elle?).
Ça lui aurait appris à être plus prudente. C’est surtout l’empêcher de se relever ensuite qui me paraît le plus dégueu.

En tout cas, on lit souvent « Jeanne Mas s’est sabordée toute seule »:
s’il y a une part de vérité, c’est à nuancer. Certes, Jeanne a tendu les verges pour se faire battre, mais le public suivait, peut-être pas aussi massivement mais tout de même, et c’est l’acharnement médiatique qui a selon moi eu les
conséquences que l’on connaît.

Parce qu’on admire une Jeanne Mas qui chante du rouge et du noir mais qu’on accepte pas qu’elle sorte de la case dans laquelle on l’avait rangée... et qu’elle fasse réfléchir les gens!!

En tout cas, cette période de lynchage médiatique semble avoir marqué Jeanne, comme on peut s’en douter, puisqu’elle ne chante plus cette chanson sur scène, ni « Y’a des bons ». Mais elle a promis qu’elle devrait revenir bientôt... »

Extrait de


http://fandejeannemas.skyrock.com/7.html[u]

Je ne connais que les succès des années 80 de Jeanne Mas. J'ai eu un regain de goût pour le son des années 80 cette année. J'ai racheté les deux premiers albums en CD. Quelque chose me captive chez elle, mais ça reste lié au son des années 80 pour moi, je ne connais pas le reste de "son oeuvre". Romano Musumarra composait la plupart de ses chansons. Moi, j'aime la variété italienne, et cette musique qu'on appelle l'italo-disco (pas tout, certes, mais il y a des choses que j'aime bien). Jeanne Mas, ce n'est que de la variété FM musicalement parlant, mais je n'ai rien contre. Une chanson comme "Toute première fois", c'est une musique qui est proche de l'italo-disco, ça se danse. Pour en revenir au charme de Jeanne Mas, je pense que c'est un tout: un look étudié, une voix tendue et tremblante, à la fois tranchante et fragile, la beauté d'un visage pâle, et une façon de bouger. Et puis cette musique de Musumarra qui pouvait emballer en quelques accords. L'intro de "Johnny Johnny" est parfaite: Jeanne Mas fait le reste. J'aime particulièrement ce passage télé où elle chante "live" au micro.



J'ignore ce que Françoise dirait de la personnalité de Jeanne Mas, astrologiquement parlant. Je lui trouve des points communs avec Marie Laforêt: un magnétisme certain, et des excès qui confinent au ridicule. Mais le ridicule ne tue pas, et le magnétisme demeure.

Y a pas à dire, c'est une grande artiste.
C'était encore l'époque du vinyl

Jeanne Mas sur scène c'était assez étonnant : à la fois Sylvie Vartan et Patricia Kass. Le plus éprouvant c'était les kilomètres qu'elle faisait sur la scène qu'elle parcourait en long en large et en travers.
Mais elle chantait bien, était souriante et donnait l'impression d'être très contente qu'on soit là.

Merci pour ce précieux témoignage.

Effectivement, ça ne m'avait pas frappé, mais elle arpente beaucoup la scène comme Sylvie! Voilà un rapprochement intéressant.

Dutronc et Hardy donnant leur (brève) impression sur Jeanne Mas (et une performance de cette dernière, ma foi, à l'opposé de Françoise dirons-nous  ).

Oui, on est à 1000 lieues de Françoise ....

A l'époque j'aimais beaucoup Jeanne Mas. J'ai jamais vraiment compris pourquoi ni comment elle avait "disparu".

Sinon, au niveau de la prestation chorégraphique, je prends seulement aujourd'hui conscience de son côté très étrange, avec une gestuelle en mouvements brusques mais bien en rythme.

Et puis c'est très étrange d'entendre Françoise Hardy parler de Jeanne Mas dans l'intro.

Moi, j'aime toujours l'entendre, quoiqu'elle se fasse de plus en plus désirer !