J'ai toujours vécu avec la crainte de mal faire. Ce manque de confiance en moi m'a rendue très perfectionniste. Je pensais que je devais me donner plus de mal que les autres pour aboutir au même résultat. Cette forme d'exigence n'est pas un mal. Le pessimisme, voire le défaitisme, qui sous-tend mes peurs me fait considérer que le pire n'est jamais exclu. En fait, ce n'est rien d'autre que du réalisme. En tout cas, mon angoisse congénitale m'a incitée à me méfier des illusions, des grands discours, des belles promesses. Et elle m'a dotée d'un sens développé de la prévoyance et de l'organisation. L'anxieux redoute de laisser passer une erreur ou une amélioration. Du coup, dans chacune de ses entreprises, il est aussi vigilant que possible.
"L'inspiration, pour mes textes, m'est venue, en partie, de mes angoisses. Dans de nombreuses chansons, j'ai évoqué ma crainte de ne pas être à la hauteur et d'être quittée pour une femme a priori mille fois plus intéressante et plus attirante que moi. Une crainte pas forcément infondée...
Savez-vous que, le jour même de son mariage avec Lucien Morisse, Dalida est tombée amoureuse d'un autre homme? Cet angle de vision est d'un côté très inconfortable mais, de l'autre, il rend l'instant présent beaucoup plus intense.
"J'ai quelques trucs pour apaiser mes bouffées d'angoisse. Je téléphone à des amis qui savent me rassurer;
j'écris un mail à Jacques [Dutronc], qui a toujours le mot pour rire. Ou bien je me plonge dans un roman de Mary Higgins Clark: en me polarisant sur une intrigue palpitante, je me déconnecte de tout, y compris de mes peurs."
source : http://www.lexpress.fr/styles/psycho/l-anxiete-pour-francoise-hardy-j-y-puise-en-partie-mon-inspiration_1251314.html