En 1966, pour le mensuel
Rallye Jeunesse, Françoise Hardy revenait sur son parcours professionnel, interrogée par F.-R. Barbry.
Depuis peu, il y a aussi une Françoise Hardy pour le cinéma. Vadim lui a confié l’un des principaux rôles de son
Château en Suède. Jean-Daniel Pollet en a fait l’héroïne de son premier long métrage,
Une balle au cœur, aux côtés de Sami Frey. Elle a figuré dans la dernière séquence, la moins délirante, il est vrai, de
What's new Pussycat ?, de Clive Donner. L’Amérique l'attend pour trois autres productions, dont l'une,
Grand Prix, la verra sur un circuit automobile.
Françoise ne partage pas, cependant l'enthousiasme des metteurs en scène sur l'éventualité d'une carrière de comédienne :
_ Alors là, vraiment, pas du tout ! Ce qui m’intéresse, c'est la chanson. Le cinéma, c'est accidentel. Il faut que cela m'amuse et cela ne m'amuse pas souvent. Le tournage, c'est toujours trop long, on recommence sans cesse. J'aime les choses dont on voit la fin rapidement. Or, il faut trois semaines, pour quelques plans. Tu penses... J’accepte les rôles qu'on me propose parce que le réalisateur est un ami ou parce que j'aime le style de ses films... Enfin, je ne ferai certainement pas carrière au cinéma. D’ailleurs, je n'ai pas ce métier en moi...
_ Si la chanson ne te réussissait plus, Françoise, que ferais-tu ?
_ Je ne sais pas... Ce n'est pas une question que je me suis déjà posée. Pour moi, la chanson semble être ma principale raison de vivre, alors, pour le reste... je préfère ne pas trop y penser...
_ Il y a bien une chose à laquelle tu aimes consacrer tes loisirs et sur laquelle tu reporterais ton activité ?
_ Pendant mes loisirs, je lis... je lis beaucoup. Oui, j'aime beaucoup ça. Je lis de tout, pas seulement des romans. J'ai lu
Les Choses de Pérec, tu connais ? C'est sensationnel ! Mais aussi des ouvrages plus sérieux. Au fond, je crois que j’aimerais bien écrire. Si je devais arrêter de chanter, je pense que c'est encore cela qui me conviendrait le mieux...