Jérôme Colin : Si vous n’aviez pas pu ?
Françoise Hardy : Mais vous savez...
Jérôme Colin : Mais si vous n’aviez pas pu physiquement d’avoir un enfant ?
Françoise Hardy : Eh bien je n’en aurais pas eu. J’en aurais adopté un.
Jérôme Colin : Vous ne pouvez pas comprendre ce besoin ... ce besoin peut être égoïste, mais d’avoir un enfant et de faire un trajet de vie ….
Françoise Hardy : Dès qu’il y a un excès pareil dans un besoin, on peut être sûre que le parent est déséquilibré et on peut être sûre que ce déséquilibre, il va le transmettre à son enfant
Jérôme Colin : Mais non !
Françoise Hardy : Et puis, on sait aussi que la grossesse, ce n’est pas anodin. Vous imaginez un enfant qui se développe dans le corps d’une autre et puis qui est élevé par une autre. Enfin bon...
Jérôme Colin : Oh ben, regardez aujourd’hui dans un monde moderne, on a des familles recomposées décomposées. Le fait d’adopter …
Françoise Hardy : le fait d’utiliser un être humain pour satisfaire son désir omnipotent. Moi franchement, ça me dégoûte. Je trouve ça horrible.
Jérôme Colin : Moi je trouve que le désir d’enfants, il est effectivement égoïste, mais en même temps, il est…
Françoise Hardy : non, mais vous savez….
Jérôme : Mais vous savez de génération en génération.
Françoise Hardy : Vous savez, il est naturel. Un désir d’enfant est naturel. Il n’est plus naturel à partir du moment où on est prêt à emprunter des voies absolument pas naturelles et je dirais même contre nature pour exaucer ce désir. La mère porteuse, c’est contre nature.
Jérôme Colin : Si on vit sans enfants, est-ce qu’on ne vit pas seul, Françoise ?
Françoise Hardy : Mais on peut en adopter des enfants
Jérôme Colin : Oui mais vous comprenez ce besoin, je pense, pour les gens d’avoir…
Françoise Hardy : Oui mais, si .. Vous savez tout le monde a des besoins, des désirs, etc. Il faut avoir des besoins et des désirs ajustés à la réalité. Si la réalité vous refuse d’avoir un enfant, eh bien il faut déplacer de la manière la plus équilibrée et la plus saine possible ce désir. Soit en vous occupant d’autres enfants. Vous savez, il y a toujours des enfants qui ont besoin qu’on s’occupe d’eux.
Jérôme Colin : Oh ça, c’est sûr. Oh ça, c’est sûr !
Françoise Hardy : (
rire)