Françoise Hardy dans le temps (2ème extrait)

Le 6 mai 2000, Françoise Hardy accordait une interview à bâtons rompus au magazine suisse Le temps à l'occasion de la sortie de l'album Clair-Obscur.

A propos de l'avenir
"Ce qui va se passer maintenant dépend de l'accueil qui sera réservé à Clair-Obscur. L'album précédent a été un échec commercial monstre. Si celui-là ne marche pas mieux, ce ne sera pas très stimulant pour la suite. Ni pour la maison de disques, ni pour moi. Mais d'un autre côté, faire des albums, c'est aussi donner l'opportunité de montrer leur talent à des gens qui m'intéressent et qui ne croulent pas forcément sous les propositions. Vu sous cet angle, la réalisation d'un album prend une dimension altruiste. Encore faut-il que le disque qui vient de sortir ne se casse pas totalement la figure."

A propos des rumeurs
"J'ai appris à ne plus faire confiance aux journalistes. Il y a quelques années, on m'a injustement prêté des sympathies d'extrême droite. A l'époque, j'ai tenu des propos assez dépréciatifs envers Mitterrand et sa clique. Mais je l'ai fait en privé, devant de jeunes journalistes qui, probablement pour faire un coup, se sont empressés de répercuter des paroles qui n'étaient pas destinées à être publiées. Ce qui m'a valu d'être considérée comme un suppôt de Le Pen. Comme je vis en vase clos, dans ma tour d'ivoire, j'ai mis des années à réaliser que je traînais une si épouvantable casserole. C'est assez terrible à vivre, mais j'ai réglé mes comptes sur cet album, d'une manière que j'espère discrète, avec la chanson Duck's blues."

Elle avait dû être drôlement blessée par l'échec du Danger pour afficher une si grosse inquiétude : "Encore faut-il que le disque qui vient de sortir ne se casse pas totalement la figure."...

Et que dire de la suite... Un accrochage avec des journalistes en 1988 qui n'est véritablement soldé qu'en l'an 2000 ! Très lourd, très triste, très pesant. Ce qui est paradoxal c'est que je doute que le public ait réellement été intéressé par ces polémiques et je suis presque certain qu'il n'a jamais pu penser que Françoise pouvait être une "suppôt de Le Pen". Ca sonne complètement absurde pour ne pas dire ridicule.

En 1988/2000 le poids d'internet était moindre qu'aujourd'hui, une "chance" pour FH qui aurait pu être laminée par les "'infos" (intox, rumeurs) livrées brutes de décoffrage, sans contexte et encore moins sans vérification ni analyse; Cf l'annonce d'Elkabbach sur la supposée mort de P Sevran par exemple. Ce qui est pesant et très triste comme le souligne Alexandre, c'est la disparition d'une certaine déontologie dont des tas de gens peuvent en subir les conséquences, même si FH avait été dans ses réponses trop naïve (comprendre honnête, spontanée et sans arrière pensée...)

Dernièrement chez Ruquier elle a défendu le bouclier fiscal avec une telle véhémence qu'il est difficile de croire qu'elle puisse avoir la moindre fibre sociale. Comme a très bien répondu un des invités : "le bouclier fiscal est passé de 60 à 50 % avec Sarkozy, il serait à 30 qu'ils se plaindraient encore..."

Ouais, enfin si on veut.... Pour moi elle a juste remis Mister Valls à sa place devant le vrai débat : le besoin d'une harmonisation fiscale européenne STABLE.

Le bouclier est juste l'arbre qui cache la forêt et qu'il est de bon ton de critiquer quand on n'est pas concerné. T'en connais beaucoup des gens qui souhaitent qu'on leur pique plus de sous par solidarité sociale ?

Ah, démagogie quand tu nous tiens...