Pour le numéro de février 1998 du magazine
Personality, Vanessa van Zuylen avait organisé un entretien inattendu entre Françoise Hardy et Eric Cantona.
Françoise Hardy : « Vous êtes à l'abri du besoin jusqu'à la fin de vos jours ? »
Eric Cantona : « Oui, je crois. »
Françoise Hardy : « Ça modifie la vision des choses. La vie est trop courte pour toutes les choses intéressantes qui restent à faire ! Je suis à un moment de mon existence où je réalise que je ne vais pas avoir le temps de relire certains livres qui me passionnent. Sans parler des livres que je n'aurai jamais le temps de lire. »
Eric Cantona : « Vous n'avez jamais été tentée par le cinéma ? »
Françoise Hardy : « Je n'ai pas les qualités requises. Les gens ne se rendent pas compte qu'entre écrire ou enregistrer des chansons dans son coin, se trouver devant une caméra ou un public, il n'y a aucun rapport. Chez soi ou dans un studio, on peut refaire, fignoler, alors que sur scène, on n'a droit ni à l'erreur ni aux imperfections. Je n'ai pas les nerfs pour ça. »
Eric Cantona : « Je ne sais pas chanter mais j'aimerais savoir. A la limite, si je chantais, je préférerais la scène plutôt que d'enregistrer un disque... »
Françoise Hardy : « J'aurais beaucoup aimé m'éclater sur scène, mais cela demande une énergie physique qui me manque et une voix assez puissante : la mienne me lâche tout le temps. Vous avez prouvé que sur le plan de l'énergie vous ne craignez personne alors que, comme dit Pialat, il existe des carrosseries de poids lourds dotés d'un moteur de Mobylette. »