Françoise Hardy sur France Culture - Livre de photographies

Frédéric Mitterrand recevait Françoise Hardy sur France Culture le 17 novembre 2007. L'objectif était de survoler en l'espace de deux heures la carrière de la chanteuse.

Quelques bribes de l'entretien...

Au sujet du livre de Catherine Rotulo
FM : J'ai ce livre entre les mains. Françoise Hardy, ses plus belles années par Catherine Rotulo aux éditions de la Martinière. C'est un livre superbe. C'est un livre de photos qui ont été faites à la fin des années 60 au début des années 70.
FH : Exactement, oui. Donc, la photographe m'a demandé il y a un ou deux ans si je voyais un inconvénient à ce qu'elle publie ces photos. Et je lui ai répondu : "Mais, je ne peux pas t'empêcher de publier ton travail. Simplement j'aimerais ne pas y participer." Et puis de fil en aiguille j'ai été obligée d'y participer car finalement quand on est trop dans quelque chose, on manque, comme tout le monde le sait, de recul et on a toujours besoin d'un regard extérieur et donc le mien en l'occurence. Elle, la photographe, n'avait finalement pas tant de photos que ça c'est à dire qu'elle n'avait pas beaucoup de séries de photos. Mais elle avait du mal à choisir dans les séries de photos, les meilleures photos. Donc je l'ai un petit peu aidée. Disons que j'ai participé au choix des photos et puis aussi à quelque chose qui est très très très important qui est la mise en page et le graphisme, etc..

FM : Le graphisme, la maquette. C'est votre écriture ?
HF : Oui. Alors ça c'est son idée. Elle m'avait demandé d'écrire à la main des extraits de textes de chansons. Elle avait fait tout un choix qui ne correspondait absolument pas à ce que je souhaitais donc j'ai aussi assumé ce petit travail.

FM : Et puis y a les textes de nombreuses chansons à la fin.
FH : Le problème de publier des textes de chansons c'est que les textes, en tout cas les miens, j'les fais sur des mélodies la plupart du temps. C'est très rare quand je fais des textes hors mélodie. Et donc, ils ne sont pas forcément lisibles et le choix doit se faire non seulement en fonction de la lisibilité du texte mais aussi un tout petit peu en fonction de la photo qui est à côté

FM : Alors il y a un sous titre qui m'intrigue un peu : "Ses plus belles années".
FH : Alors ça c'est moi aussi qui ai choisi parce que la photographe avait choisi un titre dans lequel il y avait et le nom de Jacques et le nom de Thomas, c'que je trouvais quand même énorme ! Donc je trouvais que c'était à double sens "ses plus belles années". C'est vrai qu'une femme a toujours un moment où elle est plus ou moins à l'apogée disons de sa beauté, de sa séduction. Je trouvais que le titre "ses plus belles années" était à double sens parce qu'il indiquait ça et il indiquait aussi que c'était des années qui avaient été belles pour moi parce que ce sont les années qui correspondent à l'attente de mon fils et à sa naissance et pour moi en effet c'était les plus belles années de ma vie.

FM : Mais il y a eu aussi beaucoup de belles années après quand même ?
FH : Oui bien sûr. Mais s'il faut faire un choix... ce sont quand même ces années là qui sont les plus extraordinaires..

FM :.. alors qu'il reste encore tant de belles choses à voir et à vivre....

C'est drôle, Françoise dit "la photographe" et ne la nomme jamais... et puis on peut aussi lire entre les lignes qu'elle est très exigeante. Cette façon de critiquer les mauvais choix initiaux de la photographe me semblent dire que Catherine Rotulo a été animée d'une volonté formidable pour réussir à aller jusqu'au bout avec l'approbation de Françoise Hardy.
Ca n'a pas dû être facile tous les jours. guerre

Comme Frédéric Mittérand, j'ai le livre entre les mains et le trouve très beau.

Mais pourquoi Françoise dénigre-t-elle toujours tout ce dont elle parle ? Moi aussi çà commence vraiment à m'agacer...

Les photos choisies initialement n'étaient pas les bonnes, les textes en contre-point sont sans valeur car il manque la mélodie qui va avec, le titre choisi par LA photographe n'était pas idéal....

ELE ne voulait pas s'occuper du livre, mais finalement heureusement qu'ELLE était là !

Merci Françoise Hardy ET Catherine ROTULO, le résultat est "un bel objet".

PS : C'est quoi ces r'transcriptions d'Françoise qui s'camotte les mots ?

C'est vrai que dans l'entretien avec Frédéric Mitterrand Françoise parlait vite (comme toujours) et mangeait de temps à autres quelques syllabes d'où les retranscriptions taquines...

De quoi lui fournir peut être quelques nouvelles idées pour s'autoflageller dans quelques temps sur la pauvreté de son élocution ! youpi boum

En tous les cas, je n'aimerais pas travailler avec Melle Hardy !!
Et après son expérience, on peut peut être penser que la photographe ne peut plus encadrer Melle Hardy.
Exit Melle Rotulo, sur les rotules Melle Rotulo.
Quant à l'élocution : écoutez bien ses chansons, fréquemment il faut vraiment tendre l'oreille pour comprendre ce qu'elle dit.
Et pourtant on l'aime !

C'est vrai que le revers de la médaille du perfectionnisme c'est le côté relationnel difficile qu'il induit envers les autres.

De ce point de vue, il semble bien que Françoise Hardy ait des inclinations naturelles assez difficiles à accepter en flux continu.

Mais, passé l'épreuve de la critique perpétuelle, le résultat est souvent au rendez-vous.

C'est peut être le prix à payer pour atteindre la perfection (ou quelque chose d'approchant).

Le livre, même s'il a probablement été éprouvant à construire pour Catherine Rotulo, me semble d'une très bonne facture au final.

Mais il semblerait que ce ne soit pas un grand succés malgré tout le soin apporté par le sujet.
Au B.H.V., quand je leur ai dit que ce devait être un bon cadeau pour Noël, on m'a carrément répondu que c'était cher pour ce type d'ouvrage d'un intérêt somme toute limité (je reproduis texto).
J'ai été un peu vexé car j'achetais ce livre pour l'offrir pour Noël (bien que moi aussi je le trouve d'un intérêt assez limité, mais je me venge : on me l'a offert, alors je l'offre en rétorsion !).
Mais Alain, tu as tout à fait raison, ce livre est très bien fait et Melle Roturo a bien du talent je dois reconnaître !

Les livres de photos de personnalités se vendent quand les vedettes sont dans le haut de la vague. Ce n'est plus vraiment le cas de Françoise Hardy.

Si le livre était paru (avec Jean-Marie Périer photographe) à la fin des années 60, il aurait sans nulle doute fait un tabac !

Mais c'est pas grave ! Dans l'absolu c'est quand même un très beau livre.