Françoise Hardy sur France Culture - Sa mère - Ses débuts

Frédéric Mitterrand recevait Françoise Hardy sur France Culture le 17 novembre 2007. L'objectif était de survoler en l'espace de deux heures la carrière de la chanteuse.

3ème extrait de l'entretien...

A propos de sa relation avec sa mère

FM : Au temps de ces belles années selon le titre du livre aux éditions de La Martinière, j'avais vu une photo de vous avec votre mère et j'avais été très frappé par cette photo parce que je m'étais dit mais elles s'aiment. Ce sont des gens qui s'aiment. Il y avait quelque chose qui passait dans cette photo qui était tout à fait frappant. J'ai le sentiment qu'il y a eu là un socle pour vous pour le reste de votre existence dans cette relation à votre mère.
FH : Oui tout est à double tranchant. J'ai été élevée par une maman qui était seule donc une mère célibataire et donc ça a favorisé une espèce de couple entre elle et moi qui était très fusionnel bien que j'ai eu une sœur un petit peu plus jeune que moi. Nous avions un an et demi de différence ma sœur et moi seulement. Et, le souci c'est que ma mère n'a jamais pu vraiment se résoudre à la fin de ce couple là et que moi-même, à cause de cette relation très fusionnelle j'ai mis très longtemps à couper le cordon puisque je l'ai coupé à la quarantaine passée. Et quand on attend si longtemps pour couper le cordon, d'abord il faut que ce soient les circonstances qui vous y obligent d'une certaine manière et ça ne peut se passer que très mal. Donc c'est une relation qui s'est malgré tout très mal terminée.

A propos de ses débuts

FM : Comment est-ce que vous avez appris la musique ?
FH : Mais je ne l'ai pas apprise, malheureusement. (Rires). Non mais bon y a des avantages et des inconvénients à ne pas avoir appris la musique. J'disais à l'instant tout est à double tranchant et je me souviens que le premier musicien vraiment formidable avec qui j'ai eu l'opportunité de travailler c'était un pianiste qui s'appelle Jean-Pierre Sabar. Un grand artiste. Et donc, il s'intéressait à moi parce qu'il trouvait que mes chansons n'étaient pas carrées et étaient quand même intéressantes. Enfin bon, il se posait des questions parce que lui ayant étudié la musique, y avait quelque chose qu'il trouvait tout à fait étrange dans mes chansons, qui n'aurait certainement pas existé si j'avais étudié la musique

FM : Quand vous avez fait vos premières auditions, les gens devant qui vous passiez semblaient toujours très intéressés mais un peu surpris parce que vous étiez tellement différente et que vous ne chantiez pas en mesure.
FH : En effet, (rires), j'étais tellement ignorante. J'faisais mes p'tites chansons avec une guitare dont je ne savais pas jouer donc j'avais juste repéré comment faire trois quatre accords et j'faisais tout comme ça. Et j'ignorais tout du solfège, de la mesure. Et quand on m'a fait passer une audition avec une rythmique, qui était d'ailleurs la rythmique d'un accordéoniste, je n'sais pas si vous vous rendez compte. On m'fait v'nir à la fin d'une séance de l'accordéoniste Aimable pour voir c'que ça donnait quand je chantais avec des musiciens derrière moi. C'que ça a donné malgré tout l'empressement d'Aimable à m'aider, c'était rien du tout parce que je n'savais pas qu'y avait ce code de la mesure. J'pensais que : "on chante et puis l'orchestre suit, tout bêtement". Voilà. C'était une autre époque. J'étais très jeune.

.... à suivre ....

C'est insupportable ces apostrophes pour retranscrire un dialogue somme toute d'assez haut niveau, tant de l'interviewer que de l'interviewée.

La traduction était-elle faite directement à partir de l'audio ? Mais non, Françoise n'a JAMAIS parlé comme çà, elle si attachée à la justesse des mots et à la rigueur grammaticale.

Quel dommage, pour un peu j'aurai arrêté la lecture. Jérôme, m'autoriserais-tu à rectifier l'écriture ?

Elle parle comme ça ... enfin presque ! J'ai juste supprimé les hésitations et les euh... Et ma retranscription est faite d'oreille...

Ce qui manque en fait ce sont surtout les rires et les intonations qui permettent de faire passer les maladresses d'expressions dues essentiellement à des échanges spontanés.

J'ai essayé d'être le plus fidèle possible. La prochaine fois je retranscrirai les mots entiers sans souligner les syllabes avalées ou écorchées...

Non, non, surtout pas.
Si Françoise ne parle pas avec l'accent titi parigot, elle a bien le phrasé parisien, et souvent, comme tout parisien, elle "bouffe" des syllabes et ça doit encore plus s'entendre quand elle parle après un Mitterrand qui, lui, semble travailler à la Comédie Française tant il détache les syllabes.
Ele dira certainement "J'vais vous l'donner" alors que Miterrand dira "Jeu vais vous leu donner".....ça a aussi son charme.
En tous les cas, cette histoire de musique bizarre c'est très exactement ça, je pense, que les jeunes de l'époque ont d'abord retenu. Ses chansons ne ressemblaient à aucune autre : musique simple, texte (paroles disions nous) simple, accompagnement simple.
Ce qui m'a toujours surpris, c'est que "Tous les garçons....." c'est presque une valse. En tous les cas il en faut peu pour que ce soit trois temps à valser.
Et puis c'est drôle cette association Aimable / Françoise Hardy.
Moi qui fréquentait un tant soit peu les petits bals de campagne dans lesquels sévissait Aimable (ça n'est pas dit méchemmant), je peux vous certifier qu'il jouait pas mal des chansons de Françoise au cours de la soirée et, à bien y repenser, je ne suis pas absolument certain qu'il n'ait jamais joué "Tous les garçons...." en valse musette.
Non, peut être pas quand même....... j'aurais hurlé !

L'effet VALSE de TLG&LF vient de l'accompagnement qui est composé, à la main gauche du piano, de 4 TRIOLETS composant chaque mesure des 4 temps.

Si l'on divise ainsi chaque mesure pas 4, on obtient un triolet, soit 3 temps, donc une valse.

En battant la mesure à 3 temps, on obtient une valse très rapide, alors que la chansonnette est plutôt langounette...

Pas très claire, mais c'était la leçon de solfège du jour.

Et ça se joue au bouzouki ces triolets valseurs ?

Il y a déjà un bout de la chanson traduit en grec sur www.cyclades.forums-actifs.com

Tu pourrais demander à ton vieux copain Aimable d'y ajouter quelques mesures de bouzouki et nous pourrions danser ensemble un sirtaki amateur à poster sur YouTube.com ?

J'ai découvert au passage de l'entretien que Françoise Hardy avait une soeur. Je n'en avais jamais entendu parler avant.

Aurait-elle disparu comme le laisse supposer la phrase "Nous avions un an et demi de différence ma sœur et moi seulement." ?

Françoise a parlé de sa soeur dans l'émission de M. DUMAS l'an dernier. Elle est décédée. Françoise a dit que contrairement à elle, sa soeur n'avait pas été une enfant désirée.

Ca n'a pas dû être simple pour cette si discrète soeur : mère célibataire, enfant non désirée, soeur célèbre.... Gloups. S'entendait-elle bien avec Françoise au moins ?

Je crois que c'est un sujet délicat et douloureux pour Françoise qu'il vaut mieux ne pas aborder.

Cette soeur n'a t elle pas aussi essayé de se lancer dans la chanson vers la fin des années soixante (qui, comme tout le monde le sait, se sont arrêtées le 31 mai 1968) ?

Merci pour les réponses et désolé d'avoir mis les pieds dans le plat de façon aussi éléphantesque !