Platine 156 - Interview de Françoise Hardy (10ème extrait)

En novembre 2008, le magazine Platine s'entretient avec Françoise Hardy à l'occasion de la sortie de son autobiographie.


AVEZ-VOUS CRAINT QUE VOTRE FILS THOMAS LISE VOTRE LIVRE ?
Il ne l'a pas lu et il m'avait prévenu qu'il ne le lirait pas, ce que je comprends très bien. Alain Lubrano, qui est aujourd'hui mon ami le plus proche avec Jean-Noël Chaléat, m'a dit récemment qu'il n'avait pas très envie de lire mon livre, ce que je comprends aussi. Moi-même, si je connaissais très bien quelqu'un, probablement que je n'aurais pas envie de lire son autobiographie.

SI THOMAS N'A PAS ENVIE DE LIRE LE LIVRE, EST-CE PARCE QU'IL CONNAIT DEJA BEAUCOUP DE CHOSES OU PARCE QU'IL N'A PAS ENVIE DE SAVOIR LE RESTE ?
(silence) II a peut-être peur que ce ne soit pas bien : que je raconte mal certaines choses ou que je raconte des choses que j'aurais dû garder pour moi...

N'A-T-IL PAS PLUS PEUR DE SAVOIR D'OU IL VIENT ? QUELLE A ETE LA RELATION DE SES PARENTS ?
Mais il le sait de toute façon. Toutes les histoires de ce livre, il les connaît déjà.

J'imagine que Thomas connaît bien la vie de ses parents et plus particulièrement le manque potentiel de tact de sa mère... A mon avis il ne lit rien pour ne pas être choqué par les excès d'impudeurs que le livre est susceptible de contenir. Moi-même, j'ai été contrarié par certaines des révélations qui auraient dû à mon avis rester dans la sphère privée intime.

Malgré l'amour que l'on peut porter à ses parents, il y a effectivement des sujets que l'on préfère ne pas évoquer ou dévoiler, donc encore moins les voir "déballés" sur la place publique, c'est sûr. On est bien dans la sphère de l'intime comme tu l'évoques Alexandre.

Oui, mais laver son linge en public et s'exposer au scandale, c'est bon pour le business! Y avait-il une autre raison pour ce grand déballage?! Pas la littérature en tout cas...Hardy est un personnage exhibitionniste, impudique et provocateur. Cela fait partie de son idiosyncrasie et de la fascination qu'elle exerce, fascination et rejet, attirance et dégoût...

Et c'est reparti pour un tour !

Françoise Hardy a répété à satiété qu'elle avait écrit son autobiographie pour maîtriser pleinement ce qui serait dit à son sujet et enrayer les éventuelles biographies fantaisistes qui pourraient fleurir à son insu.
Elle a essayé à travers son expérience de tirer certaines leçons de vie, ce qui rend cette autobiographie tout à fait atypique. Elle a par ailleurs nié toute prétention littéraire même si sur ce plan elle n'a aucunement à rougir de son travail.
Si par moments elle se dévoile aux limites de l'impudeur, en aucun cas elle ne "lave son linge en public". Impudique parfois. Eventuellement maladroite. Exhibitionniste ou provocatrice, je ne trouve pas ou alors sporadiquement et de façon purement fortuite.

Dans le numéro du 9 octobre 2008 du Parisien, Françoise Hardy confiait au journaliste Sébastien Catroux : " J’espère seulement avoir été impudique… avec pudeur."